dimanche, décembre 10, 2006

Témoignage poignant...

Voici quelque chose que nous voulions "partager" avec vous: c'est une lettre écrite par des paysans séropositifs du Henan qui venaient porter plainte contre le gouvernement à Pékin, en 2002. Leur seule "preuve", la liste des victimes de l'épidémie dans leur village, et leurs avant-bras couverts de cicatrices de piqures. Ils étaient repartis dépités, sans succès. Quelques mois plus tard, deux d'entre eux étaient morts.Ils étaient également porteurs d'une lettre de plainte adressée au reste du monde...
C'est une lettre poignante, désarmante, qui nous laisse bouche bée et qui nous rappelle que la vie n'est pas si mal de l'autre côté de la terre...
Jugez par vous-mêmes:
''Lettre de plainte des habitants de Houyang
La catastrophe du sida sévit dans les grandes plaines du centre de la Chine. Depuis 1997-1998, le sida circule, attirant l’attention des milieux médicaux intérieurs et extérieurs.Même un spécialiste du sida comme Zeng Yi, a lancé l’alerte : le sida est contagieux et est très grave. Cela peut devenir une catastrophe nationale. Ce n’est pas ce que les gens veulent voir. Le phénomène est apparu en 1997 : d’après des enquêtes, il y a 500.000 à 700.000 porteurs du sida dans le Henan. Depuis 1997, notre village, Houyang, a enregistré 160 morts, et compte plus de 100 autres malades. 54 membres du huitième groupement du village sont allés faire le test du sang, 49 ont été trouvés positifs. Ils avaient tous donné leur sang par le passé.Ces paysans pauvres n’avaient jamais pensé pouvoir être liés au sida. C’est la maladie des gens qui se comportent mal. C’est une maladie nouvelle dont les paysans n’avaient jamais entendu parler. Par pauvreté et par ignorance, parce que les stations de sang étaient organisées par le département de la santé, sous le slogan de « gloire aux donneurs de sang », les simples paysans ont tendu leurs bras et le sang a coulé vers ces stations. Ils ont reçu un peu d’argent en récompense. Comme le département de la santé est irresponsable et poussé par l’interêt économique, ils ont ouvert les stations de sang en disant que donner son sang n’a pas d’influence sur la santé. Ils ont trompé les paysans pour qu’ils donnent leur sang jour après jour. Nous ne savions pas que ces piqures, ces sacs de sang, portaient le virus du sida qui entrait dans notre corps. Ce qui provoque la catastrophe d’aujourd’hui.La région centrale n’est pas la région côtière ni située aux frontières. Il n’y a pas de prostitution généralisée ou de drogue. Les paysans ne font que travailler la terre. Qui les a poussés vers le gouffre de la mort ?Depuis 1997, nous souffrons de la fièvre, du mal au ventre, des ampoules sur la tête. Après la mort d’une dizaine de personnes, nous sommes allés à l’hôpital de Zhengzhou qui nous a trouvés positifs. On n’y croyait pas et on est allés à Pékin pour le faire le test. Les médecins étaient stupéfaits : comment des Henanais avaient ils attrapé le virus ? Des médecins sont venus en cachette dans la région de Shangcai, y compris l’académicien Zeng Yi. Le gouvernement de Shangcai ne les a pas laissés voir les paysans et le problème du sang. Mme Gao est venue aussi. Elle a brisé les interdits pour faire des enquêtes profondes. Elle n’a pas arrêté d’écrire aux dirigeants centraux et provinciaux pour expliquer son point de vue. Mais elle a été persécutée. M. Gui, de Wuhan, est venu aussi. Il a découvert que 80 des donneurs de sang ont été contaminés. Or les gens entre 15 et 55 ans ont tous donné leur sang à 90%. Cette découverte a beaucoup surpris les autorités sanitaires. Après l’appel de Mme Gao et de M. Gui, les médias se sont intéressés au sujet. Les journalistes ont publié beaucoup d’articles sur le sida, critiquant les autorités locales. Mais le bureau de la propagande de la province a fait pression sur les journaux pour empêcher la sortie de ces informations. Les journalistes ne peuvent désormais apprendre quelques éléments que par la presse étrangère. Mais qui sait ce qui se passe derrière le rideau. Les jeunes paysans meurent les uns après les autres, et abandonnent les vieux de 60 ans et des enfants encore allaités. De plus, de malheureux enfants de moins de dix ans mourront aussi et quitteront ce monde qu’ils ne connaissent que depuis peu. Des malades, qui ne supportent pas la douleur, se sont pendus, jeté des pont ou ont pris du poison. Des malades alités ne cessent de gémir et disent : « ciel, laisse moi mourir, je ne veux plus subir ». Comme c’est malheureux de voir de telles scènes, qui laisse plus de 70 vieux abandonnés ou orphelins.A qui la faute ? A qui est dûe cette catastrophe du sang ? On ne peut pas dire avec précision qui était responsable de ces prises de sang dans le passé. Mais avec ces tragédies humaines et cette catastrophe incroyable qui brise de très nombreuses familles, qui s’intéresse à nous et qui a pitié de nous ? La difficulté passera-t-elle dans peu de temps ?Le gouvernement local, après avoir commis ces actes irresponsables, continue à refuser les aides extérieures. Il veut empêcher, pour des raisons politiques, de lever le couvercle. Ne joue-t-il pas avec la vie des gens, n’est ce pas une violation du droit des citoyens ?Si les autorités locales continuent à rester indifférentes et à agir comme elles l’entendent, avec le temps, de plus en plus de vies souffriront et s’envoleront. C’est la réalité : si vous ne nous croyez pas, venez vérifier et faites connaître notre catastrophe au monde entier. Demandez à tous les gens généreux de nous tendre la main, de montrer un peu de cœur et d’amour pour atténuer notre malheur. Tout le village vous remercie.Signé : Chen Fahu,Ecrit par Cheng Dongyang''
La pratique de vente de sang est théroriquement illégale depuis 2003, et pourtant...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

c'est vraiment une catastrophe pour les pauvres.
c'est aussi un cercel vicieux.

pauvres→ne peuvent pas aller à l'école→ignorants→donner leur sang pour vivre→attraper le sida facilement→plus pauvres

Que Dieu les bénisse!!!